Il existe un fort britannique hanté sur l’île Sainte-Hélène, à Montréal. Au menu : des visites fantômes à Griffintown et sur le mont Royal. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le Fort Hanté sur l’île de Sainte-Hélène.

Le Fort Hanté : une situation géographique exceptionnelle

L’île Sainte-Hélène jaillit des eaux tourbillonnantes et tumultueuses du fleuve Saint-Laurent, juste au sud-est du Vieux-Montréal. L’affleurement a une histoire remarquable, avec un site qui attire les chercheurs du paranormal les plus endurcis. Perché sur une pente au milieu de la partie nord de l’île, un vieux fort britannique effrayant, qui a longtemps été réputé hanté, se dresse. Aujourd’hui, la structure fortifiée abrite le Musée Stewart, qui célèbre l’influence de la civilisation européenne en Nouvelle-France et en Amérique du Nord. Avec des expositions remarquables et des milliers d’artefacts historiques, le musée attire chaque année une foule importante de visiteurs. Alors que la plupart des visiteurs cherchent une leçon d’histoire au musée, certains d’entre eux recherchent quelque chose de complètement différent : les fantômes et les activités paranormales qui, dit-on, rythment le quotidien du vieux fort. Avant d’examiner les repères du fort, les activités paranormales et les chasseurs de fantômes, une histoire de l’île s’impose.

L’histoire tumultueuse de l’île de Sainte-Hélène

L’île Sainte-Hélène a des origines volcaniques et ses trois petits sommets s’élèvent à 30 mètres au-dessus des eaux tourbillonnantes du fleuve Saint-Laurent. Âgée d’environ 200 000 ans, l’île mesure 3 kilomètres sur 600 mètres. Elle a été occupée par divers peuples des Premières nations depuis des milliers d’années, comme en témoignent les découvertes archéologiques faites sur deux sites de l’île. Des fragments de poterie et d’anciennes pipes à fumer brisées suggèrent que l’île était fréquentée par les Iroquoiens du Saint-Laurent, une « Première nation » qui a depuis mystérieusement disparu.
Lors du voyage d’exploration de Jacques Cartier en 1535, il débarque sur ce qu’on appelle aujourd’hui l’île de Montréal, mais il omet de mentionner sa petite cousine, l’île Sainte-Hélène. Ce n’est qu’en 1611 qu’elle reçut un nom européen, lorsqu’elle accueilli Samuel de Champlain. Admirant la beauté naturelle de l’île, il a décidé de l’appeler ainsi en l’honneur de sa femme, Hélène de Champlain. Un an plus tôt, elle avait été donnée en mariage à Samuel de Champlain, qui avait 31 ans de plus qu’elle. Étant donné qu’elle n’avait pas encore atteint l’âge du consentement, une clause du contrat de mariage exigeait un délai de deux ans avant que le couple puisse cohabiter. L’île Sainte-Hélène apparaît sur une carte qu’il a dessinée au fond, au milieu du fleuve Saint-Laurent.

L’île a connu plusieurs morts au cours des premières années de la colonisation française. Le 5 juin 1611, un chef nommé Outetoucos et un colon français nommé Louis se sont noyés alors qu’ils tentaient de descendre les rapides tourbillonnants après avoir chassé le héron sur une île voisine. Outetoucos a été enterré sur l’île Sainte-Hélène alors que la mort de Louis allait influencer la toponymie de Montréal. Les eaux tumultueuses où les hommes se sont noyés ont été baptisées Les rapides Sault-Saint-Louis et, plus à l’ouest, là où la rivière s’élargit, le plan d’eau a été nommé lac Saint-Louis, en l’honneur du Français qui s’est noyé. C’est ainsi que l’île de Sainte-Hélène vit cette réputation mortifère et hantée contraster avec son cadre idyllique.