Il est difficile d’isoler le côté architectural grandiloquent du dôme qui abrite la Biosphère de Montréal du contenu et de l’expérience que propose cette attraction phare de Montréal. Intéressons-nous le temps d’un article à l’architecte qui a rendu possible cette belle prouesse urbanistique : l’architecte américain Buckminster Fuller.
Qui est Buckminster Fuller ?
R. Buckminster Fuller était un inventeur et visionnaire renommé du 20e siècle né à Milton, dans le Massachusetts, le 12 juillet 1895. Fuller a pris l’architectural avec le prisme de la philosophie pratique qui a démontré que ses idées étaient des inventions qu’il appelait des « artefacts ». Fuller ne s’est pas limité à un seul domaine, mais a travaillé en tant que concepteur scientifique visionnaire pour résoudre les problèmes mondiaux liés au logement, au transport, à l’éducation, à l’énergie, à l’écologie et à la pauvreté. Au cours de sa vie, Fuller a été titulaire de 28 brevets, auteur de 28 livres et titulaire de 47 doctorats honorifiques. Bien que son artefact le plus connu, le dôme géodésique, ait été produit plus de 300 000 fois dans le monde entier, le véritable impact de Fuller sur le monde d’aujourd’hui réside dans son influence continue sur des générations de concepteurs, architectes, scientifiques et artistes qui travaillent pour une planète plus durable.
Fuller les dômes : un objectif écologique
C’est dans ce contexte social et philosophique que Fuller conçoit son projet pour la Biosphère de Montréal, le pavillon des États-Unis pour l’Exposition universelle de 1967. Depuis près de vingt ans, Fuller perfectionne ses conceptions de dômes géodésiques, parsemant le pays de bâtiments expérimentaux à l’allure de balles de golf et cultivant constamment sa notoriété professionnelle et populaire. Son obsession pour ce type particulier de structure est née de son intérêt pour l’efficacité matérielle, l’intégrité structurelle et la modularité, les ingrédients clés de ce qu’il espérait devenir une intervention de conception durable et facilement reproductible. En déployant ces dômes partout, des restaurants aux installations militaires, la structure polyvalente est devenue singulièrement associée à Fuller. De tous les dômes de Fuller, la Biosphère est peut-être le plus spectaculaire. Avec un diamètre de soixante-seize mètres, la sphère s’élève à soixante-deux mètres dans le ciel et domine complètement l’île sur laquelle elle est située. Le volume qu’il contient est si spacieux qu’il s’adapte confortablement à un bâtiment d’exposition de sept étages présentant les divers éléments programmatiques de l’exposition.
Même au milieu des autres attractions impressionnantes de l’Exposition, dont le pavillon allemand câblé en acier de Frei Otto et l’emblématique Habitat 67 de Moshe Safdie, la Biosphère régnait en maître, attirant 5 millions de visiteurs dans les six mois suivant son ouverture. Géométriquement, le dôme est un icosaèdre à 20 côtés, formé par la jonction de pentagones dans une grille hexagonale. Cependant, la clarté de cette forme est obscurcie par la fragmentation de ses faces, qui sont subdivisées en une série de triangles équilatéraux avec des déformations mineures qui courbent les sections planaires individuelles en obus. Par conséquent, la composition globale du dôme est sensiblement plus sphérique que celle d’un simple icosaèdre, tandis que les plus petites unités créent une complexité visuelle éblouissante. Cette structure en treillis est entièrement constituée de tubes d’acier, soudés aux joints et s’amincissant doucement vers le haut de la structure afin de répartir les forces de façon optimale à travers le système. À l’origine recouvert d’une fine membrane acrylique détruite par un incendie en 1976, le dôme, tel qu’il avait été construit à l’origine, était plus opaque et visuellement plus solide que la version actuelle. Une pure merveille qui ne manquera pas de titiller votre curiosité depuis l’extérieur, avant de vous offrir toute la biodiversité du Canada une fois à l’intérieur !